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Claire Grosset et la conservation d'une espèce de poisson en voie de disparition

Tout comme la professeure Desmarchelier, Claire Grosset, professeure adjointe en médecine zoologique, a développé un intérêt particulier pour la recherche chez les espèces aquatiques. Bien que ses activités professorales touchent surtout à la gestion de la santé des animaux non domestiques en captivité, la professeure Grosset collabore aussi à des projets en conservation de la faune aquatique.

 

Par le biais de son rôle de médecin vétérinaire consultante à l'Aquarium du Québec, elle a été impliquée dans un projet sur le chevalier cuivré, une espèce de poisson d'eau douce en voie de disparition. En fait, le chevalier cuivré a la particularité d'être la seule espèce de vertébrés à se retrouver uniquement sur le territoire québécois. Les adultes de cette espèce se regroupent à la fin juin dans la rivière Richelieu, au niveau des rapides de Chambly et du barrage de Saint-Ours pour se reproduire.

Depuis plusieurs années, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a mis en place un programme d'élevage de chevaliers cuivrés en pisciculture afin de sauver l’espèce d'une disparition hautement probable. Certains des sujets éclos en captivité sont gardés à l’Aquarium du Québec depuis 2012 afin d'évaluer leur croissance en milieu captif. Ce projet, initié par le professeur Lair, a permis de développer un protocole d'alimentation prévenant les problèmes de déformations vertébrales qui avaient été observées lors des premières tentatives d'élevage.

En 2019, le MFFP a proposé de remettre cinq des poissons de l'Aquarium du Québec en milieu naturel et de les munir d'émetteurs afin de pouvoir suivre leur migration, en plus d’identifier certains milieux importants pour la reproduction et l'alimentation de l'espèce. Chaque émetteur transmet un son à une fréquence distincte, lequel est capté par une série de bornes immergées dans les eaux du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Richelieu, ce qui permet de suivre les déplacements de chaque sujet. Il faut comprendre qu'aucune donnée n'est présentement disponible sur la distribution des chevaliers cuivrés juvéniles. L'expertise fine de la professeure Grosset a été mise à contribution pour ce projet particulier.

En effet, les émetteurs ont dû être insérés chirurgicalement dans la cavité interne (cœlome) des poissons. Pour ce faire, le poisson doit d’abord être anesthésié à l'aide d’une poudre anesthésiante diluée dans l'eau et absorbée par les branchies lors de la respiration. Le poisson est ensuite placé hors de l'eau sur la table de chirurgie tout en maintenant ses branchies bien irriguées avec l'eau contenant l'agent anesthésique. L'implantation chirurgicale de l'émetteur doit se faire selon les normes habituelles d'asepsie, et la plaie chirurgicale doit être refermée de façon étanche, le poisson étant directement retourné dans l'eau après l’intervention. Comme lors de toutes procédures chirurgicales, des agents limitant l’inconfort sont administrés. En effet, les poissons réagissent aux stimuli douloureux (nociception), ce qui justifie l'utilisation d'anesthésie lors de procédures chirurgicales et d'anti-inflammatoires durant la période postopératoire. Les données recueillies grâce à ces poissons-émetteurs devraient nous en apprendre davantage sur leurs habitudes.


PRÉSENTATION SUIVANTE: Guy Fitzgerald et la santé des oiseaux de proie


Claire Grosset
Professeure adjointe en médecine zoologique au département de sciences cliniques de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal

Après l'obtention du diplôme vétérinaire de l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort en 2008, Dre Grosset a effectué un internat en médecine zoologique à l'Université de Montréal en 2009 et une résidence en médecine des animaux exotiques de compagnie à l'Université de Californie, Davis, de 2011 à 2014.

Elle est devenue diplomate de l'American College of Zoological Medicine en 2014. Elle a travaillé comme clinicienne en médecine des animaux aquatiques à l'Université de Californie, Davis jusqu'en 2015.

Elle est a occupé le poste de clinicienne enseignante en médecine zoologique à l'Université de Montréal de 2015 à 2019.