Il y a 60 ans, un plafond de verre était brisé en médecine vétérinaire

Si l’enseignement de la médecine vétérinaire au Québec est devenu accessible aux hommes dès 1866, il aura fallu attendre jusqu’en 1960 avant que ce privilège soit accordé aux femmes.

En effet, il y a exactement 60 ans, pour la première fois, deux jeunes étudiantes étaient admises à l’École vétérinaire de Saint-Hyacinthe, Murielle Bélanger originaire de Hull et Lorraine Gauthier de Terrebonne. Cette dernière était la fille de feu René-Rosaire Gauthier, vétérinaire à Terrebonne et spécialiste des chevaux de course.

Hélas, toutes deux quittèrent l’étude de la médecine vétérinaire après leur première année. Heureusement à l’automne 1961, une autre étudiante, Julia Malin (photo ci-haut), tenta sa chance et obtint son diplôme en 1965.

À noter qu’en 1924, l’Ontario Veterinary College avait été la première école vétérinaire au Canada à admettre une femme, E. B. Carpenter. Chez nos voisins du Sud, Mignon Nicholson fut la première Américaine à être accueillie dans un collège vétérinaire, le McKillips College, et ce, dès 1900!

Pendant les années soixante, parmi les 243 diplômés, seulement dix étaient des femmes! Dans les années 70, le vent tourna et elles constituèrent le tiers des diplômés. L’année 1984 marque l’histoire comme celle de la première promotion de médecins vétérinaires majoritairement féminine.

Aujourd’hui, elles comptent pour 87% de tous les universitaires de premier cycle à la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe.

L’année 2018 constitue également un point de bascule important, car c’est à ce moment-là que le nombre de femmes qui ont reçu un diplôme depuis la fondation de l’institution dépasse celui des hommes.

En 60 ans, le Québec a non seulement comblé son retard, mais il est devenu l’un des endroits dans le monde où les femmes médecins vétérinaires sont les mieux représentées. En effet, en 2020, avec 2 674 médecins vétérinaires que totalise la province, les deux tiers sont des femmes.

Michel Pepin DMV