Michel Pepin, médecin vétérinaire et passionné d'histoire vétérinaire, rappelle qu'une rentrée sous le signe de pandémie n'est pas une première en médecine vétérinaire au Québec:
Il y a 135 ans, lors de l’ouverture des deux premières écoles vétérinaires entièrement francophones au Québec, les étudiants connaissaient une situation similaire.

À l'automne 1885, Joseph-A. Couture inaugure l’École vétérinaire de Québec, alors qu'Orphir Bruneau (sur la photo) et Victor-Théodule Daubigny lancent l’École vétérinaire de Montréal. L'aventure aurait pu tourner court en raison de l'épidémie de variole qui sévit alors dans la province.

Montréal est en plein confinement, les commerces et théâtres sont fermés, l’économie est au plus bas, les hôpitaux débordent, les rues et les parcs sont déserts. Des dizaines de personnes meurent quotidiennement et la population s'inquiète.

Les autorités sanitaires débordées veulent obliger la vaccination, mais la révolte gronde. Le 28 septembre, une importante émeute contre la vaccination éclate à Montréal. Le manque de distanciation sera catastrophique puisqu'en deux semaines, 624 personnes succombent à la maladie à Montréal seulement.

Du début de l’épidémie en février 1885 jusqu’à sa fin en 1886, 3 100 Montréalais en meurent. Toute proportion gardée, c’est dix fois plus de victimes que l’actuelle pandémie de COVID-19. Au Québec, on compte 5 864 morts! L’énorme différence: 93 % ont moins de 20 ans, comparativement à aujourd’hui où 93 % des victimes ont plus de 70 ans.

Malgré ce drame, une poignée de jeunes étudiants francophones bravent l’adversité pour réaliser leur rêve. Grâce à leur persévérance et à celle de leurs professeurs, l’enseignement de la médecine vétérinaire aura traversé cette épreuve.

Bonne rentrée à tou(te)s les étudiant(e)s de la FMV, ainsi qu’à leurs professeur(e)s. À l'instar de nos ancêtres, vous saurez vous adapter à cette nouvelle situation afin d’aller au bout de vos aspirations!