Passer au contenu

/ Faculté de médecine vétérinaire

Je donne

Rechercher

Navigation secondaire

Des procédures de pointe en cardiologie

cardiologie

Christina Plante est clinicienne enseignante et responsable du Service de cardiologie au Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV), en plus d’être une fervente ambassadrice du nouveau Centre d’excellence en médecine interventionnelle (CEMI). 

Toutes les interventions en cardiologie de Dre Plante se déroulent dorénavant au CEMI. « En cardiologie interventionnelle, nos accès se font par les voies vasculaires du patient, soit par une veine ou une artère », explique-t-elle. Les trois types d’interventions en cardiologie les plus fréquemment pratiquées au CHUV sont la pause d’un stimulateur cardiaque (pacemaker), la dilatation de sténoses pulmonaires et la fermeture de persistance du ductus arteriosus (PDA). Le PDA est une anomalie cardiaque congénitale dans laquelle il y a persistance d’un vaisseau entre l’artère pulmonaire et l’aorte. Habituellement, ce vaisseau devrait se fermer à la naissance. L’intervention minimalement invasive pour corriger ce défaut consiste à installer un dispositif pour occlure ce vaisseau. 

La migration des interventions en cardiologie vers le CEMI aura un impact positif aussi bien pour les équipes vétérinaires que pour les patients. « La qualité des images au CEMI est extraordinaire! Les mesures pour les PDA sont nettement plus précises, ce qui permettra de sélectionner avec certitude la bonne taille de dispositif pour occlure l’orifice », explique Dre Plante. C’est un avantage non négligeable, sachant qu’un dispositif trop petit peut provoquer une embolie dans le poumon, en plus d’être coûteux. 

Lors de ses procédures, Dre Plante et son équipe se guident par fluoroscopie. Cet appareil leur permet de bien voir les structures dans le cœur. Ces structures sont également visualisées avec l’injection d’un produit de contraste (colorant). En grande quantité, ce contraste peut toutefois être toxique pour les reins du patient. Heureusement, au CEMI, il sera rarement nécessaire de répéter ces injections, car les images sont très nettes. De plus, en ayant accès à des images de précision, il ne sera plus requis de prendre autant d’images qu’avant. « Ce sera plus sécuritaire pour le patient et l’équipe vétérinaire, puisque l’appareil produira moins de radiations », ajoute Dre Plante. 

L’approche pour le traitement de sténoses pulmonaires pourrait être revue au CEMI. Une sténose est un rétrécissement de l’ouverture d’une valve pulmonaire qui obstrue le passage du sang. La procédure actuelle consiste à faire la dilatation de sténoses avec des ballonnets. Une technique plus avancée, qui pourrait être adoptée à l’avenir, consiste à poser une endoprothèse (stent) à l’intérieur de la valve. Grâce aux appareils de pointe du centre, d’autres nouvelles procédures pour traiter les pathologies cardiaques pourront également être mises en place. 

Crédit photo : Amélie Philibert

Dans la nouvelle salle, toutes les données sont affichées sur un large écran. Les équipes ont ainsi facilement accès aux images de fluoroscopie et d’échocardiographie, et aux données anesthésiques, comme l’électrocardiogramme du patient. « Le monitorage de mon patient est beaucoup plus optimal. Cela facilitera aussi la communication entre les membres de l’équipe durant les interventions, comme tout le monde voit la même chose en même temps ». Cela est très important, puisque les chirurgies cardiaques impliquent plusieurs spécialistes. En effet, lors des procédures cardiaques, les patients du CHUV bénéficient également de l’expertise de la Dre Marie-Claude Bélanger et de la  Dre Bérénice Conversy. Le personnel aura également l’opportunité d’apprendre davantage lors des procédures puisqu’il sera plus facile de bien visualiser la procédure sur l’écran. Un autre atout considérable est que la haute performance des appareils permettra de réduire la durée des procédures, optimisant ainsi la capacité du centre.  

L’apport du CEMI en enseignement

Lors de ses interventions au CEMI, Dre Plante est accompagnée d’étudiants, d’étudiantes, d’internes et de résidents et résidentes assignés aux cas. « L’expérience qu’ils vivent est incroyable. Ils sont en mesure de mieux comprendre la procédure, de constater que c’est minimalement invasif ». Éventuellement, dans le cadre de leur pratique, ils pourront bien conseiller un client à propos d’une procédure non invasive. Ils apprennent aussi à mieux gérer leur stress en assistant aux opérations. Les étudiants et étudiantes qui ne sont pas directement assignés aux cas pourront aussi observer les procédures depuis l’extérieur de la salle, à travers une grande fenêtre. De plus, ils pourront suivre les discussions grâce au micro installé dans la salle. La veille d’une procédure, Dre Plante effectue des rondes avec son équipe pour présenter la chirurgie à venir. Le jour de l’intervention, ses étudiants et étudiantes qui suivent de l’extérieur de la salle ont alors l’occasion d’expliquer à leurs pairs ce qui se passe. 

Les procédures seront aussi enregistrées, dans le but d’être utilisées ultérieurement à des fins pédagogiques. Cela permettra d’aborder un large éventail de procédures et de confirmer la compréhension des étudiants et étudiantes. « J’ai remarqué que plus j’implique mes étudiants dans mes procédures et dans leur cas, plus ils montrent d’intérêt et plus ils apprennent ». Certains membres des cohortes étudiantes ont même la piqûre pour la cardiologie et choisissent de pousser leur formation pour se spécialiser. « Je trouve ça extraordinaire, car il y a peu de vétérinaires spécialisés en cardiologie au Québec ». Dre Plante est également convaincue que le centre permettra d’attirer des talents en cardiologie. 

« J’aimerais que Saint-Hyacinthe devienne LA référence pour les chirurgies cardiaques au Québec ».

- Christina Plante 

Les étudiants qui deviendront médecins vétérinaires généralistes auront la capacité de référer les cas au CEMI, étant donné leur exposition à une variété de cas durant leur parcours de formation. Les procédures cardiaques suscitent généralement de l’appréhension chez les clients, explique Dre Plante. Heureusement, au CEMI, comme les procédures sont minimalement invasives, les incisions sont de petite taille, généralement quelques centimètres au maximum. Un vétérinaire généraliste ayant été exposé à ces interventions durant sa formation académique sera mieux équipé pour conseiller son client et référer des cas au Centre hospitalier universitaire vétérinaire. 

Une formation continue 

Dre Plante a suivi 10 années d’études supérieures pour devenir vétérinaire cardiologue. Pratiquer dans un centre aussi technologiquement avancé que le CEMI exige également une mise à jour en continu des connaissances et d’être à l’affût des dernières avancées et innovations en cardiologie vétérinaire. Elle a récemment participé, avec sa collègue Dre Marie-Claude Bélanger, à un congrès international à la Colorado State University CSU. « L’Université de CSU abrite l’un des centres de médecine interventionnelle vétérinaire les plus réputés au monde et offre de la formation spécialisée destinée aux cardiologues ». En plus de fournir un volet théorique, ces formations permettent de réaliser des travaux pratiques et des simulations de cas. Ces congrès donnent, par ailleurs, l’opportunité de rencontrer et d’échanger avec des collègues spécialistes venant des quatre coins du monde. Les connaissances acquises dans ce type de congrès peuvent ensuite être appliquées au CEMI. Dre Plante et sa collègue Dre Bélanger aspirent d’ailleurs à mettre en place au centre, des approches innovantes en cardiologie. L’accès à des images de qualité exceptionnelle permettra aussi de réaliser davantage de procédures cardiaques minimalement invasives sur de plus petites espèces, telles que les chats. « Je crois que le CEMI contribuera à venir en aide à un plus grand nombre de patients, d’augmenter leur espérance de vie et d’améliorer leur qualité de vie », affirme Dre Plante.