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/ Faculté de médecine vétérinaire

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Une imagerie médicale de pointe

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Anne-Marie Martel est technologue en imagerie médicale au CHUV et au CEMI. Elle a travaillé dans des hôpitaux en médecine humaine avant d’occuper son poste actuel. Il est intéressant de noter qu’il n’existe pas de formation spécifique en médecine vétérinaire pour les technologues en imagerie médicale. Sachant qu’Anne-Marie était familière avec le milieu équin, car ses parents possèdent des chevaux, c’est une collègue qui lui a suggéré d’orienter sa carrière vers le domaine vétérinaire. 

Le service d'imagerie dont fait partie Anne-Marie, soutient toutes les unités du CHUV. « Je fais de l’imagerie pour tous les patients de l’hôpital ayant besoin de mes services ». Sa clientèle inclut les animaux de compagnie, les animaux exotiques, les chevaux et les animaux de la ferme. Elle réalise les radiographies, les fluoroscopies, les résonances magnétiques et les scans. Selon les cas, Anne-Marie est appelée à se déplacer à un endroit spécifique pour faire la prise de radiographie sur un animal ne pouvant pas se déplacer dans la salle, comme un box, pour voir un cheval, ou une salle de chirurgie. 

Les technologues en imagerie participent également à la formation de la relève en expliquant leurs techniques aux futurs vétérinaires. Les étudiants et étudiantes au D.M.V., les internes ainsi que les résidents et résidentes apprennent notamment à faire des radiographies pour ensuite être autonomes dans leurs futurs emplois. C’est aussi un contexte propice pour les sensibiliser à l’importance de la radioprotection. « C’est un côté qui me tient beaucoup à cœur. Si nous mettons l'emphase sur la radioprotection lorsqu’ils sont avec nous, ça contribue à instaurer de bonnes habitudes, qui seront transposées dans leur future pratique », explique-t-elle.

 

Crédit photo : Julie Dufour

Anne-Marie est l’une des trois technologues du CHUV ayant reçu une formation particulière pour intervenir dans la salle du CEMI. Elle est responsable de voir à ce que tous les membres de l’équipe portent des tabliers plombés et autres équipements plombés, destinés à la radioprotection. Elle s’assure aussi que les personnes présentes dans la salle ont réellement un rôle à jouer dans le cadre de l’intervention.  « Nous pouvons aisément nous retrouver 12 ou 15 dans une salle, en comptant les technologues, les techniciennes en santé animale, les chirurgiens, les internes, les résidents et les étudiants », précise Anne-Marie. 

Le CEMI étant récent, les équipes documentent les procédures pour faciliter la transmission des connaissances et l’établissement de meilleures pratiques. « Nous prenons beaucoup de photos sur la façon dont nous installons l'appareil, parce que le positionnement est totalement différent entre chaque procédure. Toute procédure est associée à un positionnement spécifique, et chaque vétérinaire a également des exigences particulières ». Il est possible de programmer des protocoles de base dans l’appareil pour différents types d’interventions, qui peuvent être modifiés selon les besoins (ex. : protocoles en cardiologie ou protocoles de procédures urinaires). Anne-Marie doit ajuster son approche en fonction du type de patient, ainsi que des interventions planifiées. « Par exemple, s’il y a une procédure en dentisterie avec un lapin, je dois réfléchir à l’anatomie de l’animal et moduler ma technique pour obtenir de belles images. Ce ne sera pas la même chose si c’est un chat ou un gros chien. C'est une constante adaptation pour nous ». Il est également nécessaire d'être en bonne condition physique pour exercer le métier d'Anne-Marie. Chaque jour, la technologue doit soulever des patients pour les placer sur la table de radiographie puis ces animaux sont maintenus à l'aide de plusieurs sacs de sable, pesant entre 5 et 10 kilos chacun. Soulever et déplacer tous ces patients est un travail d’équipe. L’aide d’une préposée ou d’un préposé aux soins animaliers est parfois nécessaire pour déplacer les plus gros animaux. 

 

Crédit photo : Amélie Philibert

Durant les interventions, Anne-Marie doit rester concentrée, malgré le nombre de personnes présentes dans la salle, le bruit des appareils et de la ventilation. Son objectif est de fournir la meilleure qualité d’image possible au praticien pour le guider efficacement durant l'opération.  Elle focalise son attention sur la voix et le regard du médecin vétérinaire, pour réagir rapidement en cas de besoin. Elle peut, par exemple, produire une fluoroscopie à la demande du vétérinaire. « Je prends une image ou une boucle vidéo, le vétérinaire la regarde en continu pour se diriger, puis il cesse de regarder l’écran une fois qu’il est bien positionné ». C’est une façon pour Anne-Marie de savoir qu’elle peut arrêter l’imagerie, et par conséquent, l’émission de radiation. Les technologues participent le plus possible aux discussions organisées avec les équipes vétérinaires avant les procédures.  « Je trouve très important d’échanger en amont, surtout si c’est une nouvelle procédure ou une procédure qui n’est pas fréquente ». Cette étape permet aux technologues de se familiariser avec le cas et la procédure prévue, de discuter du positionnement du patient et des attentes en matière d’imagerie. 

Anne-Marie carbure aux défis. « Quand je suis dans la salle de radiographie des grands animaux, qu’il y a des bilans d’OCD, différents chevaux à voir l’un après l’autre, puis que ça bouge, j’adore ça! » Travailler au CEMI était donc une suite logique dans son parcours professionnel. Maîtriser un nouvel appareil et être exposée à plusieurs nouveaux cas représente un beau challenge pour la technologue, qui doit constamment faire preuve d’adaptation. « Avec les animaux, il n’y a jamais de procédures identiques. Les patients ne réagissent pas de la même façon à l’anesthésie, les pathologies sont différentes, c’est réellement du cas par cas ».